Fautes/erreurs médicales
Que permet la Loi sur l'indemnisation d'une victime d'un accident médical ?
2 lois sont applicables pour l’indemnisation d’une victime d’un accident médical :
Celle du 4 mars 2002 et celle du 30 décembre 2002
Le texte permet :
-
Une plus large indemnisation des victimes d'erreurs et d'accidents médicaux
-
Une remise en place d'un dispositif nouveau grâce à la création des Commissions Régionales de Conciliation et d'Indemnisation (CRCI) et de l'Office National d'Indemnisation des Actes Médicaux (ONIAM).
Par ailleurs, le texte a une portée plus large sur le droit des malades et sur la qualité du système de santé qui ne fait pas l'objet de la présente étude.
Si la responsabilité médicale exige toujours, pour sa mise en œuvre, la démonstration d'une faute du praticien ou de l'établissement de soins, les victimes d'accidents médicaux ou d'infections nosocomiales, si elles présentent un certain caractère de gravité, peuvent dorénavant obtenir réparation en l'absence de toute responsabilité.
Les conditions d'indemnisation en l'absence de faute médicale
Le premier critère d'indemnisation d'une victime est la faute démontrée du praticien ou de l'établissement de soins.
Ce principe a toujours existé et la jurisprudence a interprété depuis une dizaine d'années, dans un sens toujours plus favorable aux victimes, la notion de faute médicale.
Ainsi, un praticien commet une faute en ne donnant pas une information éclairée au patient de l'acte médical qu'il va accomplir.
Cependant, les lois récentes permettent d'indemniser les victimes en l'absence de toute faute médicale sous deux conditions :
-
La date de l'acte médical ayant entraîné l'accident doit être postérieure au 4 Septembre 2001
-
Le dommage doit être supérieur à un seuil de gravité (fixé par décret), dont les critères sont les suivants :
-
Soit un taux d'IPP supérieur à 24%
-
Soit une durée d'incapacité temporaire de travail supérieure à 6 mois consécutifs ou à 6 mois non consécutifs sur une période d'un an
-
Soit une gêne temporaire partielle de 50% de 6 mois
-
Soit la personne est déclarée inapte définitivement à exercer son activité professionnelle
-
Soit l'accident occasionne des troubles particulièrement graves dans les conditions d'existence
-
Le processus d'indemnisation
S'il y a faute du praticien ou de l'établissement de soins, la procédure n'a pas été modifiée.
Il appartient à l'assureur de prendre en charge le sinistre soit dans le cadre d'une transaction, soit dans le cadre d'un procès devant le TGI, s'agissant d'un médecin libéral ou d'un établissement de soins privé, soit dans le cadre d'un procès devant le tribunal administratif s'agissant d'un hôpital.
Le fonctionnement est le suivant :
1 - la victime saisit la CRCI pour voir désigner un expert médical
2 - l'expert dépose un rapport concluant ou à une faute, ou à aléa thérapeutique (ou à une infection nosocomiale) et quantifie les séquelles (ITT, IPP, préjudice professionnel ...)
3 - la CRCI donne un avis :
S'il s'agit d'une faute, c'est l'assureur du praticien ou de l'établissement de soins qui prend en charge le sinistre (cf schéma précédent),
S'il s'agit d'un aléa et que le dommage réunit les seuils de gravité, elle transmet le dossier à l'ONIAM.
4 - l'ONIAM fait une offre d'indemnisation
5 - ou l'offre est acceptée par la victime et le litige terminé,
Ou l'offre est refusée par la victime et celle-ci peut soumettre l'évaluation de son préjudice au tribunal compétent, soit tribunal de grande instance, soit tribunal administratif contre l'ONIAM.
En pratique, il convient de savoir que les offres de l'ONIAM sont faites à partir de son propre référentiel d'indemnisation. Ces offres sont dans la quasi-totalité des cas, inférieures à ce qu'une victime pourrait obtenir d'une juridiction de droit commun.